Rêve de Glace 2013

Il y a peu de temps je vous parlais d'une tentative de Passage du Nord Ouest par Anne Quéméré. Un jour un canadien a réagis à cet article (lire les commentaires). Je l'ai contacté vu que lui aussi va tenter ce passage à la même époque. Je voulais en savoir plus.

Après quelques échanges par mail il a accepté d'écrire un article que je publie aujourd'hui sur le Blog sans y ajouter de commentaires de ma part. Je vous le livre tel quel. Sébastien est pompier au Québec.
Cette expédition vient d'ouvrir sa page Facebook

Le kayak sera le Béluga du fabricant Boréal Design.

Laissons maintenant la place à Sébastien qui nous raconte son projet..........

L’expédition « Rêve de glace 2013 » consiste à réaliser le Passage du Nord-Ouest (PNO) en kayak de mer en une seule saison.

Depuis quelques années déjà, la fonte de la banquise arctique libère le Passage du Nord-ouest pour une période nous permettant de pagayer la distance en une seule saison. Au départ de Tuktoyaktuk, nous parcourons environ 3500 km pour nous rendre jusqu’à Igloolik, point final de notre périple, le tout en moins de 80 jours.

Afin de mettre toutes les chances de notre côté, nous favoriserons un système de ravitaillement plutôt qu’une totale autonomie. En effet nous ferons escale environ 36 heures dans chacun des villages suivants Paulatuk, Kugluktuk, Cambridge Bay, Gjoa Heaven et Taloyoak.

Trajet prévu

De plus afin de maximiser le ratio rapidité /dépense énergétique, nous avons choisi de pagayer en tandem dans un kayak de 6.3 m de long par 55cm de large. De façon optimale, nous espérons réduire le poids total de l’équipement à moins de 100 kg incluant le kayak (adopter une vision minimaliste est la clé selon nous).

Jusqu’à maintenant, les tests qui ont été faits nous confirment, théoriquement du moins, la faisabilité de notre projet. Bien sûr, nous restons à la merci des éléments, mais cela fait partie de toute expédition. Notre avantage en ce sens c’est qu’ici au Québec, sur le Fleuve Saint- Laurent, nous avons des conditions de marées et de courants assez extrême par endroits où nous pouvons recréer certains scénarios, tout en ajoutant la variable « FROID ».

Le Saint-Laurent gelée

De plus, nous tentons de ne rien laisser à l’improvisation. C’est pourquoi nous avons déjà fait le repérage quant aux options possibles de sortie pour chacun de nos couchers. Ainsi, nous n’aurons pas à perdre du temps précieux à chercher un endroit propice pour établir le campement car nous aurons déjà dans le GPS nos 75 points de coucher (en fait un peu plus car nous en avons quelques-uns de prévu pour les sections plus ardues advenant le cas où nous serions retardés).
Mais finalement, ce sur quoi nous comptons le plus est notre complicité qui a déjà été mise à rude épreuve dans nos expédition passées. La plus notable est celle au Groenland où tout a mal été. Nous avons beaucoup appris de cela et nous en avons tiré des leçons sur lesquelles nous avons basé cette expédition dans le PNO.

Bref, bien que nous sommes conscient des dangers qui nous guettent ainsi que des difficultés que Mère Nature mettra sur notre chemin, nous croyons en nos chances de succès et avons tout fait jusqu’à maintenant
pour mettre toutes les chances de notre côté. Une petite dose de chance peut quand même parfois être la bienvenue!

ces deux vidéos montrent la préparation qui a été effectuée

La formidable conquête du monde par l'Homme

Je viens de regarder un court-métrage réalisé par Steve Cuts que je ne peux m'empêcher de vous faire partager.

Ca me saoule !

Je cite un camarade kayakiste répondant à son initiateur au sujet d'un projet fumeux de raid en kayak:
"Par contre ça me saoule que la plupart des projets de longue haleine ... se sentent obligés de prendre des cautions écologiques ou scientifiques.
Vous voulez faire le tour du monde faites le, c'est très noble, pas besoin d'inventer des excuses pour le justifier !! Et ... c'est encore plus noble quand il n'y a pas d'autre but que de finir le voyage prévu. Tout simplement."

Ben oui moi aussi ça me saoule, me fatigue, me rend allergique..... toutes ces justifications concernant le moindre projet de raid-aventure. Il n'y en a pas un , je dis bien pas un qui ne se targuent pas d'écologie, pseudo tests scientifiques, de sensibilisation à l'environnement, de transmettre aux générations futures un message, de constatation du réchauffement climatique.... et j'en passe et des meilleures.

Alors pour cette année amis aventuriers de tout poils prenez de bonnes résolutions et arrêtez de nous prendre pour des imbéciles. Montez vos projets pour ce qu'ils sont.... des aventures personnelles. Quelles soient sportives ou non elles n'en auront que plus de valeurs.

Arrêtez de nous parler d'empreinte carbone alors que tout l'équipement que vous comptez utiliser est loin d'être biodégradable, il n'est pas arrivé non plus chez vous à dos d'âne.

Arrêtez de vous prendre pour ce que vous n'êtes pas. Soyez vous même.

 

Arrêtez de prendre vos rêves pour des réalités. Heureusement que le ridicule ne tue pas.  Bâtir un projet de façon rationnelle n'exclue pas une part de rêve.
 

Arrêtez de parler de première mondiale sans avoir vérifié avant. Vous n'êtes pas le seul et peut être pas le premier à y penser ou à l'avoir fait.

Réfléchissez avant de nous inonder d'information sur votre aventure à laquelle même vous ne croyez pas.

Si vous êtes en mal de reconnaissance il y a des médecins qui pourront soigner votre mal-être. Il y a d'autres moyens pour exister dans la vie aux yeux des autres, vous ne vous en porterez que mieux.

Au final quelques uns arriveront à gruger des sponsors et resteront bien au chaud chez eux couvert de ridicule. Mais heureusement d'autres plus sérieux iront au bout. Et de ceux là vous n'en entendez parler que le jour de leur départ ou peu avant. Ils ont œuvré dans l'ombre, travaillant patiemment avec efficacité. Ceux là me réconcilient avec ce type de projet. Ils sont très peu nombreux.

Faites des recherches sur le web et vous verrez que ce que je dis est malheureusement vrai. Je ne vais pas vous en faire une liste à la Prévert. Là n'est pas mon propos.