Je ne suis pas Breton d'origine mais de cœur, je ne pouvais laisser passer cette occasion. Voici l'article de Stéphane Jézéquel parue dans le Télégramme de Brest mardi 04/09/2012 à lire aussi en cliquant sur le lien. Et aussi cet article parue mercredi 05/09/2012
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Navigation. Le Gwenn ha Du pavillon hors la loi
4 septembre 2012
- Les plaisanciers qui arborent le Gwenn ha Du, le pavillon de
la Bretagne, sont hors la loi! Comme ceux qui hissent le «JollyRoger»,
l'emblème noir et blanc des pirates.
D'autres priorités
À l'inverse, ils sont de plus en plus nombreux à hisser le blanc et noir de la Bretagne plutôt que le Bleu-Blanc-Rouge, pour certains, trop connoté. Sur les navires traditionnels et jusqu'aux navires à passagers de la Brittany Ferries, par exemple, le Gwenn ha Du permet d'afficher son origine et son profond attachement à sa région. Dans les faits, les verbalisations se font rares concernant les pavillons et leurs mauvais usages. Dans le Finistère, la dernière procédure remonterait à 2006, dans le quartier maritime de Concarneau. Le plaisancier contrevenant en avait été quitte pour un rappel à la loi. «Les agents contrôleurs concentrent leurs efforts sur les éléments de sécurité des navires», confirme Bruno Imprez, de la Direction départementale des territoires et de la mer. «Même s'il est de leur devoir de rappeler les bons usages maritimes...». Avec le Gwenn ha Du, les Bretons ont trouvé leur pavillon pirate! Même couleur, même attachement, avec l'envie d'en découdre en moins.
- Stéphane Jézéquel
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Après tout, ce serait dans l'ordre
des choses de braver la loi en arborant le fameux «Jolly Roger», la tête
de mort au-dessus des deux os de tibias ou des deux sabres croisés!
Dans le monde de la plaisance, c'est le flou total concernant la
législation en vigueur. A-t-on le droit de le hisser? S'expose-t-on à
une amende? Sur les forums spécialisés, on lit à peu près tout et son
contraire, dans un capharnaüm que n'aurait pas boudé le terrible Edward
Teach (Barbe noire) et encore moins Jack Rackam, le redouté «Calico
Jack». Selon certains internautes, il serait possible de «hisser le pavillon noir
sous les flèches bâbord du navire, à condition d'avoir installé les
pavillons réglementaires sur tribord et/ou sur l'arrière». Que nenni! Du
côté de l'administration, la musique est différente. Un texte de
décembre1926 prévoit le paiement d'une amende et une peine
d'emprisonnement de six à 180jours pour le contrevenant. Fort
heureusement, personne ne va aujourd'hui en prison s'il hisse à bord de
son fier vaisseau, ou dans son jardin, le pavillon pirate. Malgré une
connotation particulière depuis la recrudescence de la piraterie moderne
à travers le monde, le pavillon hissé à bord des navires de plaisance
ne fait pas, de la part de l'autorité maritime, l'objet de verbalisation
ni de procédure particulière. À la rigueur une remontrance. «Aucune
amende délivrée récemment pour ce motif», confirment les gendarmes
maritimes du secteur. Un reportage de France3, visible sur un document
de l'Ina daté de 1987 (consultable sur Internet), fait pourtant état du
passage devant le tribunal d'un jeune homme de 18 ans, originaire du Sud
de la France. Il avait arboré, à bord de son bateau deplaisance, le
pavillon à tête de mort, à l'occasion d'un anniversaire célébré dans le
port! Dans les magasins qui écoulent aujourd'hui ce genre de pavillon,
on cherche à minimiser la démarche. «C'est souvent pour amuser les
enfants», explique-t-on au bien nommé «Pavillon noir»,
le magasin d'accastillage qui propose ce genre d'article. «S'il n'est
pas envoyé à l'arrière du bateau, on a le droit de le hisser», nous
assure le responsable du magasin.
En infraction constituée
Du côté de l'administration, à la Direction départementale des territoires et de la mer, il a fallu se replonger dans les textes pour trouver réponse à notre question. «Oui, on est en infraction quand on arbore un pavillon pirate», confirme Bruno Imprez, du service maritime. Aucun autre pavillon que le national ne peut être hissé à bord d'un navire sans autorisation spécifique (dérogation auprès de l'autorité maritime). Arborer un pavillon pirate, comme n'importe quel pavillon non réglementaire est donc interdit et théoriquement peut donner lieu à la rédaction d'un procès-verbal. Ce n'est donc pas tant le «Jolly Roger» et son symbole qui peuvent être verbalisés mais tout pavillon jugé non conforme.
Idem pour le Gwen ha du!
Par conséquent, il en va de même pour le Gwen ha du, le pavillon breton parfaitement non autorisé sur un navire français! Voilà ce que dit la réglementation en vigueur. Dans les faits, on se doute que les contrôleurs mobilisés pour davantage de sécurité en mer ont d'autres chats à fouetter. «Mais il suffirait d'un agent particulièrement zélé...», confirme l'administration maritime.
Le rouge annonçait le pire!
Certains pirates hissaient le pavillon noir pour inviter lebateau poursuivi à se rendre sans combattre. Si ce dernier refusait de s'arrêter, les pirates hissaient alors le pavillon rouge pour indiquer qu'ils attaquaient et que le combat serait sans merci. Les pavillons pirates étaient le plus souvent des bouts de grosse toile cousus à grands points par les voiliers du bord et dont les motifs étaient simplistes. Ces drapeaux n'étaient pas toujours noirs, certains étaient blancs, mais les pires étaient les rouges, qui signifiaient: «La mort pour tous» ou «Pas de quartier». Le pavillon noir est encore utilisé de nos jours par les sous-marins anglais regagnant leur base. Ils'agit d'une tradition datant de la Première Guerre mondiale, où l'équipage d'un sous-marin arborait ce pavillon lorsqu'il avait accompli sa mission avec succès. Les avions américains utilisent encore aujourd'hui le pavillon «Jolly Roger» sur leurs avions, et ce depuis le 1er janvier 1943. Ce pavillon de crâne-et-os croisés a orné une variété d'avions militaires américains, des F4U Corsair jusqu'aux chasseurs F-14Tomcat.
Sources: site Internet www.pirates-corsaires.com, Alain Decayeux.
Bon nombre de plaisanciers ont oublié qu'à la base, le pavillon à tête de mort est un signal maritime belliqueux, annonçant l'assaut imminent. Les navires pirates progressaient la plupart du temps sans pavillon. À l'approche de leur proie, ils hissaient le même pavillon que le bateau convoité afin de ne pas éveiller les soupçons. Puis à portée de canon, ils envoyaient le «Jolly Roger» pour obtenir la reddition de l'équipage, de préférence sans avoir à ouvrir le feu. Non sans avoir mimé les pires scènes et fait le maximum de bruit pour effrayer leur vis-à-vis. Au fil du temps, détourné par diverses marques commerciales, des messages publicitaires et autres films à grand spectacle, l'emblème des pirates a perdu son côté morbide et sanguinaire. Certains groupes ou organisations contestataires comme les activistes de See Shepherd s'en sont tout de même largement inspirés pour illustrer leur activité. Et leur détermination. De manière moins radicale et plus près de chez nous, on se souvient des souriants et enjoués Brésiliens de Pirata et de leur bandana évocateur, faisant fureur lors des joyeux rassemblements maritimes brestois. À des années lumières de l'intraitable Barbe-Noire!
Pavillon pirate. Plaisanciers, à l'abordage!
Par amusement et parfois par esprit de provocation, de plus en plus de plaisanciers arborent le pavillon noir à tête de mort, symbole historique de la piraterie. En ont-ils le droit?En infraction constituée
Du côté de l'administration, à la Direction départementale des territoires et de la mer, il a fallu se replonger dans les textes pour trouver réponse à notre question. «Oui, on est en infraction quand on arbore un pavillon pirate», confirme Bruno Imprez, du service maritime. Aucun autre pavillon que le national ne peut être hissé à bord d'un navire sans autorisation spécifique (dérogation auprès de l'autorité maritime). Arborer un pavillon pirate, comme n'importe quel pavillon non réglementaire est donc interdit et théoriquement peut donner lieu à la rédaction d'un procès-verbal. Ce n'est donc pas tant le «Jolly Roger» et son symbole qui peuvent être verbalisés mais tout pavillon jugé non conforme.
Idem pour le Gwen ha du!
Par conséquent, il en va de même pour le Gwen ha du, le pavillon breton parfaitement non autorisé sur un navire français! Voilà ce que dit la réglementation en vigueur. Dans les faits, on se doute que les contrôleurs mobilisés pour davantage de sécurité en mer ont d'autres chats à fouetter. «Mais il suffirait d'un agent particulièrement zélé...», confirme l'administration maritime.
- Stéphane Jézéquel
Un pirate français à l'origine du pavillon noir
«La première apparition du pavillon noir fut signalée en 1700, par le capitaine du His-Majesty's-Ship-Poole attaqué au large de Santiago de Cuba par un pirate français du nom d'Emmanuel Wynne. Ce dernier arborait un pavillon noir avec tête de mort, tibias croisés et sablier, symbole du peu de temps restant à l'adversaire pour prendre une décision de combattre ou se rendre; ou encore exprimant à chacun que la vie est fugace et n'est que du sable. Le crâne et les tibias évoquent la mort, symbole utilisé par quelques armées européennes au XVe siècle avant que les pirates reprennent "le concept"». L'expression «Jolly Roger», qui désigne le pavillon noir par les marins anglo-saxons, est sans doute d'origine française. Les historiens pensent que les boucaniers et pirates français de la mer des Caraïbes appelaient leur pavillon rouge: «le joli rouge» avec le «e» de «rouge» accentué. Cette expression passant de bouche française en bouche anglaise, aurait déformé cette appellation en «Jolly Roger», qui aurait été conservée pour le pavillon noir.Le rouge annonçait le pire!
Certains pirates hissaient le pavillon noir pour inviter lebateau poursuivi à se rendre sans combattre. Si ce dernier refusait de s'arrêter, les pirates hissaient alors le pavillon rouge pour indiquer qu'ils attaquaient et que le combat serait sans merci. Les pavillons pirates étaient le plus souvent des bouts de grosse toile cousus à grands points par les voiliers du bord et dont les motifs étaient simplistes. Ces drapeaux n'étaient pas toujours noirs, certains étaient blancs, mais les pires étaient les rouges, qui signifiaient: «La mort pour tous» ou «Pas de quartier». Le pavillon noir est encore utilisé de nos jours par les sous-marins anglais regagnant leur base. Ils'agit d'une tradition datant de la Première Guerre mondiale, où l'équipage d'un sous-marin arborait ce pavillon lorsqu'il avait accompli sa mission avec succès. Les avions américains utilisent encore aujourd'hui le pavillon «Jolly Roger» sur leurs avions, et ce depuis le 1er janvier 1943. Ce pavillon de crâne-et-os croisés a orné une variété d'avions militaires américains, des F4U Corsair jusqu'aux chasseurs F-14Tomcat.
Sources: site Internet www.pirates-corsaires.com, Alain Decayeux.
Le symbole a pris du plomb dans l'aile
La signification originale du pavillon pirate a fini par se diluer au fil du temps. Ceci expliquant en partie la bienveillance des autorités maritimes sur le sujet.Bon nombre de plaisanciers ont oublié qu'à la base, le pavillon à tête de mort est un signal maritime belliqueux, annonçant l'assaut imminent. Les navires pirates progressaient la plupart du temps sans pavillon. À l'approche de leur proie, ils hissaient le même pavillon que le bateau convoité afin de ne pas éveiller les soupçons. Puis à portée de canon, ils envoyaient le «Jolly Roger» pour obtenir la reddition de l'équipage, de préférence sans avoir à ouvrir le feu. Non sans avoir mimé les pires scènes et fait le maximum de bruit pour effrayer leur vis-à-vis. Au fil du temps, détourné par diverses marques commerciales, des messages publicitaires et autres films à grand spectacle, l'emblème des pirates a perdu son côté morbide et sanguinaire. Certains groupes ou organisations contestataires comme les activistes de See Shepherd s'en sont tout de même largement inspirés pour illustrer leur activité. Et leur détermination. De manière moins radicale et plus près de chez nous, on se souvient des souriants et enjoués Brésiliens de Pirata et de leur bandana évocateur, faisant fureur lors des joyeux rassemblements maritimes brestois. À des années lumières de l'intraitable Barbe-Noire!
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