Pagayeur d'Iroise

lundi 7 novembre 2011

Golfe du Morbihan - Coefficient 111

Octobre 2011

Le Golfe du Morbihan ou la Petite Mer.... que de belles promesses en perspectives. Coefficient 111 quand même. Il va y avoir comme du courant dans la Jument.
Nous voilà donc parti de Brest... direction plein Sud. Le camping de la fontaine du Halatte, que je vous recommande vivement, nous accueille pour notre première nuit.
Avec ce qui nous attends le lendemain il vaut mieux être en forme. Un dernier coup d’œil aux cartes pour préparer le parcours, un dernier calcul pour ne pas rater la vague statique de Berder à la descendante et hop une soupe et au lit. Ayant déjà pratiquer cette zone par fort coefficient je me remémore ces instants passés avec les copains de CK/Mer. Joli programme qui nous attends. La marée n'attends pas.

Il y en a un qui a déménagé sa chambre ou quoi? Je compte pas moins de deux matelas douillets dans la tente qui me fait face. Inuk aurait il le sommeil fragile ? A savoir.

Réveil avant l'aurore, la vague n'attends pas. Un petit déjeuner vite expédié et en route pour Larmor-Baden. La motivation est là car partir de nuit, à la fraîche ?!?!
Laurent alias "Cdt Massoud" nous attends déjà sur le parking fidèle au rendez-vous.

Après nous être vite équipé, en quelques coups de pagaies nous voilà près de la marche. La vague est là et bien plus forte que nous ne l'escomptions. Le compteur des baignades est pour le moment à Zéro, mais pour combien de temps ? Tant pis allons-y nous ne sommes pas venus pour faire de la figuration. La prochaine fois nous partirons encore plus tôt afin de la surfer dès sa formation et prendre ainsi le temps de nous y habituer.
Nous enchaînons les bacs et les tentatives de surf. Chacun allant à son rythme et selon ses envies. Katell et Dominique, les féminines de l'étape, ne sont pas en reste et nous gratifient de beaux passages. Aucune baignade au compteur sur ce spot. Bon début de journée.
Berder - crédit photo Inuk
La VHF se mets à "parler". D'autres camarades kayakistes partis du fond du Golfe sont en approche. Nous leur donnons rendez-vous sur l’ile de la Jument.
Nous laissons la vague et longeons Berder pour nous positionner afin de faire un bac vers la Jument. Le courant est bien établi. Quelques consignes de sécurité sont données avant de traverser: regroupement à Er Lannig en cas de baignade, attention à la bouée verte risque de cravate.... et c'est parti.
Pointe de l’île de La Jument - crédit photo Inuk
Il nous faut appuyer sur nos  pagaies pour rejoindre au mieux l’île de la Jument sans nous retrouver trop bas. Heureusement un contre large et puissant nous accroche et nous ramène vers la berge. Toujours aussi sportive cette traversée. Et pour commencer la journée en plus. Inuk va devoir se calmer s'il veut tenir jusqu'à ce soir, un vrai gosse.
La Jument  - crédit photo Inuk
Nous voyons passer une barge ostréicole à pleine vitesse tandis qu'un vaillant navigateur sur son superbe voilier tente lui de remonter le courant. Très péniblement d'ailleurs, j'aimerais connaitre sa consommation de gazole. Doit chausser grand son empreinte carbone. Il y a des cours de navigation qui se perdent dans les limbes de l'oubli. Et il ne sera pas le seul dans la journée à nous offrir des figures pas toujours très orthodoxes. Le courant se montrant souvent facétieux avec ces skippers peut être pas toujours très au fait des subtilités du Golfe.
En termes d'orthodoxie il y a mieux. Deux kayaks, amoureusement enchevêtrés, passent devant nous en plein dans le courant. Y aurait il eu une baignade à l'insu de notre plein gré? L'heureux gagnant est.... Laurent.... sauvé par Inuk. Décidément il est incontournable.

Regroupement.... nos camarades nous ont rejoint. Une vrai basse-cour ça jacasse dans tous les sens. Dernières consignes et direction MéaBan. Nous prenons le tapis roulant de la Jument et direction la sortie du Golfe. Marmites, clapot, zone de cisaillement.... agrémentent notre trajet afin de ne pas le rendre monotone. La perche du Mouton défile sur notre gauche, je me demande à quelle vitesse nous avançons. Le courant nous pousse sans ménagement, en 2010 nous avons atteint une vitesse de 13.9noeuds dans ce même courant avec 115 de coefficient. Et aujourd'hui il est aussi au rendez-vous. Port Navalo est maintenant derrière nous en moins de temps qu'il faut pour le dire.

MéaBan nous accueille sur sa petite plage pour un pique-nique bien mérité. L'île est inhabitée et est le lieu d'une réserve ornithologique. Donc attention lorsque vous débarquez. Il y a des règles à respecter. Ne pas dépasser l'estran.
Méaban - crédit photo Laurent
En début d'après midi nous prenons l'entrée du Golfe afin de profiter de la marée montante. Direction Kerpenhir, par manque de vent et un peu en avance sur l'horaire nous ne pouvons profiter des statiques qui se forment généralement sur cette pointe.
Nous remontons sagement vers l'ile longue puis la contournons  pour nous retrouver près de Gavrinis et son Tumulus vieux d’environ 6000 ans.
Ce sera le point de séparation du groupe. Pour notre part nous continuons sur Er Lannig afin d'aller voir de plus près les Cromlechs.
Er Lannig - crédit photo Laurent
Le courant a forci et le bac n'est pas des plus facile. Pour un peu nous retournerions à Berder, à reculons, sans nous en rendre compte. Après avoir fait le tour de ce minuscule îlot un nouveau bac nous attends pour rejoindre Berder.
Tiens mais il n'y avait pas une marche et une vague? Ironie des marées cette fois elle a changé de coté.
Berder, Inuk dans ces œuvres - crédit photo Laurent
Un groupe de touriste est posté sur la digue attendant je ne sais quoi. Ils me font penser à des goélands guettant le retour des pêcheurs. La marche est déserte pas un kayak sur l'eau. Des têtes se lèvent en nous voyant arriver, j'ai cru entendre un ouf de soulagement, serions nous en retard?...........le spectacle peut commencer. Je me demande si cette attraction n'est pas répertoriée par l'office du tourisme tant les spectateurs sont fidèle au rendez-vous. A chacun de mes passages dans le Golfe ils étaient là.

Mais là, la vague est moins franche, plus vicieuse en raison des gros cailloux qui ont été rajoutés. Au dire de certains cet amoncellement permettrai de faire gagner 30mn d'attente pour rallier Berder à pied, tout cela pour éviter de prendre le passeur;  mais aussi pour "casser" la vague et faire comprendre aux kayakistes qu'ils ne sont peut être pas spécialement les bienvenues près des parcs à huitres. Allez donc savoir où se niche la vérité dans tout cela.

Nous tentons quelques bacs mais sans grandes convictions, la fatigue commence à se faire sentir.

Un groupe du club de Vannes nous rejoints et s'y amuse avec un telle facilité que nous les regardons avec envie. Il est vrai que nous sommes sur leur terre. Belle moisson de conseils que nous mettrons en pratique ..... la prochaine fois c'est promis.
Que serait une sortie sans le "comique" de service. Un quidam seul sur son kayak de rivière tout neuf (sans gonfles ni mousse) se mêle  à nous et fort de son inexpérience se baigne plusieurs fois. Nous voilà donc de corvée pour le récupérer. Mais rien n'y fait même après notre départ il continue à jouer enfin à essayer de jouer dans la veine d'eau. Sécurité doit être un gros mot à ses yeux.

Le Golfe du Morbihan reste un de nos spots préférés par gros coefficient. Si aventurer dans ces conditions nécessite une bonne technique  notamment concernant les bacs, les reprises de courant, le surf...
...400 millions de mètres cubes d’eau à chaque marée ! Un chiffre qui donne le tournis. La mer entre et sort donc avec puissance. D'où la formation de très forts courants dont celui de la jument, deuxième plus fort d’Europe après le Raz Blanchard avec ses 12 nœuds. Le Golfe....c'est une mer intérieure, fermée par la presqu'île de Rhuys et qui est d'une superficie de 12000Ha.
Je vous conseille de visiter ce site golfe360.com vous y découvrirez le Golfe dans de magnifiques panoramas photographiques interactifs.
Je ne saurais donner des conseils de navigation tant le système de courant est complexe. Beaucoup se font surprendre avec les décalages de marée qu'il est possible de rencontrer. Entre Vannes et Port Navalo il peut y avoir entre 1h30 (par petit coefficient) et 2h00 (par gros coefficient).
L'expérience des kayakistes locaux est primordiale pour y prendre du plaisir.

Jluc

ps: tous les mots en "ORANGE" vous mèneront vers des sites web. Cliquez dessus.
crédit carte Navikayak


1 commentaire:

  1. merci JLuc pour ce récit très sympa, toujours intéressant un regard extérieur sur son jardin!

    Arzhela
    http://arzhela.blog.free.fr/

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