Pagayeur d'Iroise

samedi 3 septembre 2011

Le Fromveur

En breton, « le grand torrent », et il ne fut pas nommé ainsi par hasard

C’est le passage obligé pour rallier Ouessant. J’ai lu il y a peu une citation:
« Nul n'a passé le Fromveur sans connaître la peur ».

Le Fromveur restera un grand moment pour moi empli de crainte et de respect. L’ayant pratiqué sur de gros bateaux gris et par mauvais temps je sais qu’il peut se fâcher.

Mais avant d'y arriver il nous faut  remonter vers Banneg et Balaneg, en finir avec l'Archipel Nord de Molène. Direction Ar-Gest puis les Deux Menhirs. Rallier Ar-Vranig. Laisser Karreg-Lor sur notre gauche pour longer Balaneg. Une pause à Men Courgant et nous faisons un bac ver Banneg.
Nous sommes en avance sur l'horaire; contournons tranquillement Banneg par le Sud et remontons vers Louedog, une ligne de traîne à la main. La zone est poissonneuse, le repas du soir est assuré. Men-Tesel est juste à portée de main, de pagaie. Il ne nous reste plus qu'à....le Fromveur est là....

Kéreon - crédit photo Fou de Kayak
Ce passage mythique est situé entre l'archipel de Molène et l'île d'Ouessant, au nord de la mer d'Iroise. Il fut fréquenté par des cargos et des pétroliers avant la mise en place du Rail. Au milieu du Fromveur, le courant atteint les huit nœuds, 45 minutes après la basse mer et même neuf nœuds, au sud de Men-Korn. La navigation y est très dangereuse lorsque le vent est contre le courant, la mer se creusant considérablement. Kéréon que nous croisons sur notre route est mon premier phare en mer, au large. Il se laisse rarement approcher de près. Et pour cause à Kéréon (Men Tensel ou la Pierre Hargneuse) il peut y avoir huit nœuds au NNE, une demi-heure avant la BM. N'oublions un marnage important il y atteint plus de sept mètres en vives-eaux.

....Jusqu’aux abords de Kéréon nul ne parle trop concentré. Nous voyons défilé la côte devant nous, entraînés par le courant. Une houle longue nous accompagne pour nous rappeler que même en mortes-eaux la puissance est là. Nul besoin de longues explications.

Alors ne traînons pas il y a un horaire à respecter, la marée n’attend pas. Il n’y a que 2.5 milles nautiques pour atteindre Ouessant. Fin de descendante nous nous élançons vers le Stiff espérant en sortir à Men ar Froud.
Le Stiff - crédit photo Eric


Le Fromveur - crédit carte Navikayak
JLuc
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